Le Sous-Directeur Général de l’OMS, chargé de la sécurité sanitaire et de l’environnement, Dr Keiji Fukuda, appelle le Gouvernement guinéen et les intervenants humanitaires à tout mettre en œuvre pour stopper l’épidémie.
Conakry (Guinée), 16 juillet 2014 (OMS) - En tournée dans les pays affectés par l’épidémie d’Ebola dans la sous-région (Sierra Leone et Guinée), le Sous-Directeur Général de l’OMS, chargé de la Sécurité sanitaire et de l’Environnement, Keiji Fukuda, est arrivé à Conakry le 9 juillet 2014 et a rencontré les autorités guinéennes au plus haut niveau, notamment le Chef de l’Etat, le Ministre de la Santé, la cellule interministérielle de lutte contre Ebola et l’ensemble des intervenants humanitaires. A l’issue de son séjour, il a appelé les autorités guinéennes et les intervenants humanitaires à tout mettre en œuvre pour stopper l’épidémie de la maladie à virus Ébola en Guinée.
Au cours des différentes rencontres qu’il a eues avec l’ensemble des intervenants humanitaires, lors de la réunion de coordination du Comité national de crise sanitaire à l’OMS, avec la Cellule interministérielle au cabinet du Ministre de la santé et avec le Président de la République, Dr Keiji Fukuda s’est dit satisfait de la réponse apportée par les uns et les autres pour contrôler l’épidémie même si des difficultés persistent. Il a félicité les autorités nationales pour leur leadership dans la gestion de la crise et souligné l’importance du soutien des communautés. Dr Keiji Fukuda a dit être venu s’enquérir des difficultés rencontrées sur le terrain afin que, de façon concertée, une stratégie régionale puisse être développée pour endiguer l’épidémie dans les trois pays.
La maladie à virus Ébola a davantage fragilisé le système de santé guinéen déjà très faible
Dans l’évaluation de la situation qui a été faite par les autorités nationales guinéennes, il ressort que la Guinée n’était pas assez préparée pour faire face à une épidémie à virus Ébola à cause d’un système de santé déjà très faible. La maladie à virus Ébola a porté une estocade à ce système de santé avec le décès d’environ 25 agents de santé qui avaient contracté cette maladie. Plusieurs foyers (neuf au total) ont été déclarés dans le pays. Grâce aux efforts fournis par les acteurs nationaux avec le soutien des partenaires techniques et financiers internationaux, le nombre de foyers actifs a diminué. Le virus n’est encore présent que dans trois districts de santé qui continuent de notifier des cas. Il s’agit de Guéckédou, Conakry et Boffa.
En plus de la faiblesse du système de santé, une partie des communautés locales, dans la région forestière du pays, a montré de la résistance en refusant l’accès de leur village aux intervenants humanitaires de même qu’aux agents de santé guinéens, en perpétrant des actes de vandalisme sur les véhicules des acteurs humanitaires. Heureusement que les autorités politiques au plus haut niveau ont pris la pleine mesure de la situation et, avec l’appui de l’administration locale, ont diligenté une mission dans la région pour sensibiliser les populations.
Les autorités nationales guinéennes ont remercié l’OMS et les autres partenaires pour tous les appuis apportés et pour leur mobilisation à leur côté. Cependant, elles ont souhaité bénéficier davantage de soutien pour le renforcement du système de santé, notamment la surveillance des maladies, la supervision, le laboratoire et la formation du personnel de santé.
La propagation de l’épidémie en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone constitue un réel défi pour sa maîtrise et son endiguement
Les partenaires ont relevé les défis que pose la gestion de l’épidémie de la maladie à virus Ébola en Guinée et dans les deux autres pays. La première difficulté, c’est le fait que l’épidémie sévit dans trois pays en même temps. Cette situation pose un défi en termes de disponibilité de ressources (humaines, financières et logistiques) et aussi de stratégie de réponse globale. Il y a trois mois, personnes ne pouvait imaginer que cette épidémie durerait jusqu’à maintenant. Le deuxième défi, c’est la coordination de la réponse. Il y a nécessité de réorganiser cette coordination pour que la réponse soit plus efficace. La coordination doit pouvoir prendre les bonnes décisions. Les équipes sont fatiguées et ont du mal à voir la fin de l’épidémie. Il faut prendre des décisions drastiques pour éviter que cette maladie devienne endémique dans la région. Le troisième défi, c’est l’insuffisance de mobilisation des communautés pour se prendre en charge. Il y a un engagement au niveau central, mais dans les préfectures, il manque de bons messages de mobilisation. L’expérience a montré que là où la mobilisation sociale était bonne, on a obtenu de bons résultats concernant la prise en charge avec des taux de guérisons élevés. Le quatrième défi, c’est la disponibilité d’une base de données correcte et évolutive. Elle est très importante pour le suivi des contacts. Au niveau régional, une bonne base de données est nécessaire, mais la mise en place connaîtra des difficultés certaines. Le dernier défi concerne le laboratoire. Dans une épidémie comme celle-là, il joue un rôle important. La Guinée n’a pas toutes les compétences. Si les partenaires se retirent, il va y avoir des problèmes. Il faut un transfert de compétence à certains niveaux. En outre, au niveau régional, il faudra mettre en place un mécanisme de collaboration entre les différents laboratoires dans les pays concernés.
Vers l’élaboration d’une stratégie régionale pour répondre efficacement à l’épidémie dans les trois pays
Dr Keiji Fukuda a donné quelques assurances après avoir écouté les autorités nationales guinéennes et les partenaires. « Nous avons suffisamment d’expériences en matière des épidémies qui ont des répercussions au niveau international, avec des implications économiques et communautaire. Une des recommandations de la réunion d’urgence d’Accra, c’est la mise en place d’une structure de coordination sous régionale qui sera basée à Conakry, en Guinée. Elle devrait faciliter le partage des informations et l’harmonisation des interventions entre les différents pays et foyers. Nous allons vers la mise en place d’une stratégie régionale pour adresser les questions soulevées dans les trois pays concernés par cette épidémie de la maladie à virus Ébola », a-t-il conclu.
Visite du Centre de traitement Ebola (CTE) de l’hôpital de Donka de Conakry
En compagnie du Représentant de l’OMS en Guinée, Dr René ZITSAMELE-CODDY, et de tous les partenaires, Dr Keiji Fukuda a visité le CTE de Donka. Il s’y est entretenu avec la Directrice de l’Hôpital de Donka et le personnel de Médecins sans frontières qui tient le centre, appuyé par un personnel local. Devant les médias, il s’est dit satisfait de ce qu’il a vu et a qualifié le personnel local de MSF de ‘’héros nationaux’’.
Depuis le début de l’épidémie de la maladie à virus Ébola en Guinée, le cumul des cas, à la date du 9 juillet 2014, est de 410 dont 296 confirmés, 96 probables et 18 suspects. Le cumul des décès est de 310 cas dont 198 confirmés, 96 probables et 16 cas suspects. Une centaine de malades a été guérie grâce à la prise en charge précoce. (OMS/PRESSE)
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Dr Mamoudou Harouna Djingarey, Coordonnateur de l’Equipe d’Urgence Ebola en Guinée,
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- Dr Keiji Fukuda a rencontré les partenaires impliqués dans la lutte la maladie à virus ébola en Guinée
- Visite du Centre de Traitement ébola à l'hôpital Donka de Conakry